La Terreur des 'Maîtres du temps' fantastiques
Date
2004
Authors
Dufayet, Nathalie
Journal Title
Journal ISSN
Volume Title
Publisher
Dalhousie University. Electronic Text Centre
Abstract
Forever concerned with objectivity, the 19th century opens the era of triumphant positivism. All sciences, from physics to history, will therefore deal exclusively with facts, their analysis and the links between them. Fantastic literature works against the hegemony of scientific thought. It portrays a more or less mythical and distant past as the source of the disquieting events that dog its (anti) heroes. The power of the past over the present becomes an archetype, embodied in certain characters I call, somewhat ironically, "the masters of time". This category includes various specialists of the human sciences: archaeologists (La Gradiva by Jensen), librarians (La Cour de Canavan by J.P. Brennan), historian (Number 13 by M.R. James, an exemplary text), etc. These specialists are the representatives of the new attitude of man, that aims to analyze reality and neutralize it by framing it within the leading epistemological context. This article will show how the past becomes dominant in these narratives, functioning within a circular system that ensures the alienating recurrence of this "contaminated" time. Rather than dealing strictly with the anti-scientific or anti-modernist perspective inherent in such a view, this article examines the portrayed perversion of the human sciences, as the fundamental component of a formal universe that reveals the specificity of fantastic fiction. This is done largely through an analysis of M.R. James' Number 13. In the countless reflections between the subject, reality and fiction, the article attempts to understand the phenomenology that leads us progressively from the "inside" to the "outside", from the terror of epistemological time to that of the personal time of the reading experience.
Plus que jamais soucieux d'objectivité, le XIXème siècle ouvre une ère du positivisme triomphant. Toute science, de la physique à l'histoire, consiste dès lors à constater des faits, à les analyser, à en marquer les liens. A contre-courant de cette nouvelle hégémonie de la pensée scientifique, la représentation fantastique s'évertue à désigner le passé, plus ou moins lointain, plus ou moins mythique, comme le seul responsable de la consistance inquiétante des événements surnaturels qui persécutent sans relâche ses [anti-]héros. Cet archétype qu'est la primauté du passé sur le présent trouve ainsi une illustration fictionnelle privilégiée dans des personnages que nous avons nommés, ironiquement, « les maîtres du temps ». Sous cette catégorie, sont regroupés les spécialistes des diverses sciences humaines – de notre passé collectif : les archéologues (La Gradiva de Jensen), les bibliothécaires (La Cour de Canavan de J.P. Brennan), les historiens (Le Numéro 13 de M.R. James qui sera étudiée ici à titre de parangon), etc. Ces derniers cristallisent ainsi les nouvelles prétentions de l'homme à analyser chaque objet du réel, rendu neutre et objectif dès leur insertion dans les cadres épistémologiques prévalents. Dans le temps de l'écriture, il nous importera d'étudier à travers cette caractérisation comment le passé s'impose puis se décline selon une circularité coercitive et une répétitivité aliénante du temps alors « contaminé ». Au risque de négliger la perspective anti-scientiste voire anti-moderniste vers laquelle cette configuration tend indéniablement, nous interrogerons ainsi cette subversion des sciences humaines comme une composante essentielle d'un univers formel en construction qui nous renseigne sur la pragmatique spécifique de la fiction fantastique, sur ses effets troublants, terrifiants. Au-delà, il s'agira d'observer le rôle externe de cette modalité, dans l'actualité de la lecture du texte fantastique – en l'occurrence du Number 13 de M.R. James. Autrement dit, dans les innombrables jeux de miroirs qui interfacent le sujet, la réalité et la fiction, il conviendra de comprendre la phénoménologie en jeu qui nous guide progressivement du « dedans » au « dehors », de la terreur du temps épistémologique à celle du temps intime de notre lecture.
L'ottocento, secolo ossessionato dall'obiettività, apre l'era del trionfo del positivismo. Ogni scienza, dalla fisica alla storia, non aspira che a constatare fatti, analizzarli e rilevari i legami che li uniscono. Andando a controcorrente rispetto a questa nuova egemonia del pensiero scientifico, la rappresentazione fantastica aspira ad indicare nel passato – più o meno lontano – più o meno mitico, l'unico responsabile dell'inquietante materialità degli avvenimenti soprannaturali che perseguitano senza sosta i suoi (anti)eroi. L'archetipo del dominio del passato sul presente trova in tal modo un'illustrazione narrativa ideale in certi personaggi qui chiamati, ironicamente, i « padroni del tempo ». In questa categoria si ritrovano gli specialisti di varie scienze umane – del nostro passato collettivo : gli archeologhi (La Gradiva di Jensen), i bibliotecari (La Cour de Canavan de J.P. Brennan), gli storici (Il numero 13 di M.R. James, studiato come esempio perfetto). Sono loro che cristallizzano le nuove pretese dell'uomo, che si ritiene capace di analizzare ogni oggetto appartenente al reale, reso neutro e spersonalizzato dalla sua inserzione nei sistemi epistemologici dominanti. Nel tempo della scrittura ci interesserà studiare, attraverso questa caratterizzazione, come il passato si impone e si presenta secondo una circolarità coercitiva, in una ripetizione alienante del tempo, che diventa « contaminato ». Correndo il rischio d'ignorare la prospettiva anti-scientifica, e anche anti-moderna, sottintesa necessariamente da questa posizione, interrogheremo dunque questa sovversione delle scienze umane in quanto elemento essenziale di un universo formale in costruzione, che ci informa sulla prassi specifica della finzione fantastica, sui suoi effetti inquietanti, terrificanti. In seguito, si tratterà di esaminare il ruolo esterno di questa visione, attraverso uno studio del testo fantastico – essenzialmente di Number 13 di M.R. James. Per dirlo altrimenti, all'interno degli innumerevoli giochi di specchi tra il soggetto, la realtà e la finzione, si cercherà di capire l'operare della fenomenologia che ci guida progressivamente dal « dentro » al « fuori », dal terrore del tempo epistemologico al terrore del tempo intimo della nostra lettura.
Plus que jamais soucieux d'objectivité, le XIXème siècle ouvre une ère du positivisme triomphant. Toute science, de la physique à l'histoire, consiste dès lors à constater des faits, à les analyser, à en marquer les liens. A contre-courant de cette nouvelle hégémonie de la pensée scientifique, la représentation fantastique s'évertue à désigner le passé, plus ou moins lointain, plus ou moins mythique, comme le seul responsable de la consistance inquiétante des événements surnaturels qui persécutent sans relâche ses [anti-]héros. Cet archétype qu'est la primauté du passé sur le présent trouve ainsi une illustration fictionnelle privilégiée dans des personnages que nous avons nommés, ironiquement, « les maîtres du temps ». Sous cette catégorie, sont regroupés les spécialistes des diverses sciences humaines – de notre passé collectif : les archéologues (La Gradiva de Jensen), les bibliothécaires (La Cour de Canavan de J.P. Brennan), les historiens (Le Numéro 13 de M.R. James qui sera étudiée ici à titre de parangon), etc. Ces derniers cristallisent ainsi les nouvelles prétentions de l'homme à analyser chaque objet du réel, rendu neutre et objectif dès leur insertion dans les cadres épistémologiques prévalents. Dans le temps de l'écriture, il nous importera d'étudier à travers cette caractérisation comment le passé s'impose puis se décline selon une circularité coercitive et une répétitivité aliénante du temps alors « contaminé ». Au risque de négliger la perspective anti-scientiste voire anti-moderniste vers laquelle cette configuration tend indéniablement, nous interrogerons ainsi cette subversion des sciences humaines comme une composante essentielle d'un univers formel en construction qui nous renseigne sur la pragmatique spécifique de la fiction fantastique, sur ses effets troublants, terrifiants. Au-delà, il s'agira d'observer le rôle externe de cette modalité, dans l'actualité de la lecture du texte fantastique – en l'occurrence du Number 13 de M.R. James. Autrement dit, dans les innombrables jeux de miroirs qui interfacent le sujet, la réalité et la fiction, il conviendra de comprendre la phénoménologie en jeu qui nous guide progressivement du « dedans » au « dehors », de la terreur du temps épistémologique à celle du temps intime de notre lecture.
L'ottocento, secolo ossessionato dall'obiettività, apre l'era del trionfo del positivismo. Ogni scienza, dalla fisica alla storia, non aspira che a constatare fatti, analizzarli e rilevari i legami che li uniscono. Andando a controcorrente rispetto a questa nuova egemonia del pensiero scientifico, la rappresentazione fantastica aspira ad indicare nel passato – più o meno lontano – più o meno mitico, l'unico responsabile dell'inquietante materialità degli avvenimenti soprannaturali che perseguitano senza sosta i suoi (anti)eroi. L'archetipo del dominio del passato sul presente trova in tal modo un'illustrazione narrativa ideale in certi personaggi qui chiamati, ironicamente, i « padroni del tempo ». In questa categoria si ritrovano gli specialisti di varie scienze umane – del nostro passato collettivo : gli archeologhi (La Gradiva di Jensen), i bibliotecari (La Cour de Canavan de J.P. Brennan), gli storici (Il numero 13 di M.R. James, studiato come esempio perfetto). Sono loro che cristallizzano le nuove pretese dell'uomo, che si ritiene capace di analizzare ogni oggetto appartenente al reale, reso neutro e spersonalizzato dalla sua inserzione nei sistemi epistemologici dominanti. Nel tempo della scrittura ci interesserà studiare, attraverso questa caratterizzazione, come il passato si impone e si presenta secondo una circolarità coercitiva, in una ripetizione alienante del tempo, che diventa « contaminato ». Correndo il rischio d'ignorare la prospettiva anti-scientifica, e anche anti-moderna, sottintesa necessariamente da questa posizione, interrogheremo dunque questa sovversione delle scienze umane in quanto elemento essenziale di un universo formale in costruzione, che ci informa sulla prassi specifica della finzione fantastica, sui suoi effetti inquietanti, terrificanti. In seguito, si tratterà di esaminare il ruolo esterno di questa visione, attraverso uno studio del testo fantastico – essenzialmente di Number 13 di M.R. James. Per dirlo altrimenti, all'interno degli innumerevoli giochi di specchi tra il soggetto, la realtà e la finzione, si cercherà di capire l'operare della fenomenologia che ci guida progressivamente dal « dentro » al « fuori », dal terrore del tempo epistemologico al terrore del tempo intimo della nostra lettura.
Description
Keywords
English literature, 1800-1899, James, Montague Rhodes (1862-1936), 'Number 13', short story, horror story, treatment of the fantastic, historians, of Catholic Church, as master, of time
Citation
Dufayet, Nathalie. La Terreur des 'Maîtres du temps' fantastiques. Belphégor: Littérature Populaire et Culture Médiatique. 3.2 (2004). Web.